Terpni
Laurianne Sève (École française d'Athènes)
Le lieu-dit de Paliokastro, situé près de l’actuel village de Terpni (Tserpista) dans la municipalité de Nigrita, abrite l’un des sites antiques de la basse vallée du Strymon. Installé sur la rive droite du fleuve, dans une zone contrôlée par la tribu thrace des Bisaltes, il constituait l’un des établissements de la zone de hautes collines s’étendant au pied des monts Vertiskos et Kerdyllion. La région littorale, où se trouvaient Amphipolis et Argilos, est explorée depuis longtemps, mais peu de sites de l’intérieur des terres font l’objet de fouilles programmées. Plusieurs établissements ont été localisés de part et d’autre du fleuve, dont un certain nombre étaient des cités. Ils restent néanmoins très mal connus et la toponymie de la région fait l’objet de débats. Terpni est l’un d’entre eux. Son nom antique n’est pas identifié. On a parfois considéré que c’était l’ancienne Bergé, hypothèse qui semble devoir être abandonnée depuis que Bergé a été localisée sur la rive gauche du Strymon, près de l’actuel village de Neos Skopos. Durant l’époque impériale, Terpni était peut-être Graero, une étape de la Tabula Peutingeriana. Situé dans une région aurifère, l’établissement tirait une partie de ses ressources de l’exploitation de l’or. Sa position d’étape sur la route qui mettait en communication les sites de l’embouchure du Strymon avec l’intérieur de la Thrace contribua aussi vraisemblablement à son développement.
Les premières recherches ont été conduites dans la région en 1965 par Evangelia Giouri, après la découverte d’une tombe macédonienne à 2 km environ de Paliokastro. Datée par une monnaie des environs de 328 av. J.-C., elle appartenait à deux frères de l’aristocratie macédonienne, Hipponax et Dioskourides fils d’Apollodore, peut-être l’un des compagnons d’Alexandre, établi à Amphipolis. Après avoir été victime de fouilles clandestines, le site a été déclaré zone archéologique en 1979. Il a fait l’objet d’une exploration archéologique à deux reprises sous la direction de Mariana Karamberi (Μαριανα καραμπερη), en 1985 d’abord sous la forme d’une tranchée exploratoire, puis en 1993. Cette première campagne de fouilles programmées n’a pas eu de suite, malgré l’intérêt des résultats obtenus. Ils révèlent que le site fut occupé dès le VIe siècle av. J.-C., mais l’essentiel des vestiges connus sont des époques hellénistique et impériale : des installations domestiques (époque hellénistique) ; un grand édifice de plan basilical et une zone d’habitat équipée de pressoirs (époque impériale).
Le projet concerne également la restauration des monuments et la maîtrise des risques en rapport avec la déformation tectonique de la terrasse de Marmaria, qui a eu des conséquences sur son occupation depuis l’Antiquité.
Partenaires
- École française d’Athènes
- UMR 8164-HALMA
Pour en savoir plus
Les travaux effectués sur le site de Terpni font l’objet de rapports préliminaires et d’articles qui paraissent régulièrement dans le Bulletin de correspondance hellénique (Open Edition / Persée) et dans le Bulletin archéologique des EFE.
Quelques ouvrages de référence :
- Χ. Κουκούλη-Χρυσανθάκη, G. Καραδέδος, Ε. Γιουρι, Π. Καλογεριδις, « Μακεδονικός τάφος Τερπνής Σερρών », in Οι Σέρρες και η περιοχή τους, Θεσσαλονίκη, 1998, p. 61-78
- Μ. Καραμπέρη, ΑΔ 49 [1994] 1999, B2 Χρονικά, p. 607-610
- Μ. Καραμπέρη, « Ανασκαφική έρευνα στην Τερπνή Ν. Σερρών », Αρχαία Μακεδονία VI, 1999, p. 563-578
Les manifestations scientifiques enregistrées concernant ce site sont accessibles librement via la playlist Nord de la Grèce de notre vidéothèque.