Delphes

Delphes : la terrasse de Marmaria et les abords sud-est de la ville

Sandrine Huber (Université de Lille, UMR 8164-HALMA) et Didier Laroche (ENSAS, UMR 7044-ARCHIMEDE)

Le programme a pour objectif de réhabiliter les vestiges du sanctuaire d’Athéna à Delphes édifié au VIe siècle avant notre ère sur une terrasse naturelle appelée ‟Marmaria” à l’époque moderne, en contrebas du sanctuaire du dieu panhellénique Apollon Pythien. Aménagé sur un site géologiquement exposé, le sanctuaire de la déesse et les monuments qui l’entourent constituent un site archéologique indépendant du grand sanctuaire. Des recherches pluridisciplinaires commencées en 2017 sous l’égide de l’École française d’Athènes et de l’UMR 8164-HALMA renouvellent nos connaissances sur ce site emblématique, dans une perspective à la fois historique et patrimoniale. Le programme en cours, de 2022 à 2026, est déployé en trois campagnes de fouilles en 2022, 2023 et 2024, suivies de deux campagnes de post-fouilles en 2025 et 2026. Il rassemble une équipe pluridisciplinaire d’archéologues, archéobotanistes, archéozoologues, architectes, géomorphologues et géotectoniciens, historiens.

Il s’agit de définir l’ancienneté de l’occupation de la terrasse et de comprendre la fonction des monuments qui y ont été érigés et que l’on désigne traditionnellement comme temples, trésors, tholos, etc. De nouveaux acquis émergent de l’état des lieux que nous avons réalisé en 2017-2021, permettant de restituer l’histoire des lieux de cultes qui se sont succédé sur la terrasse, sur laquelle était honorée Athéna sous l’épiclèse de Pronaia (« devant le temple » sous-entendu « d’Apollon ») aux côtés d’autres déesses ; nous revoyons également la datation des édifices dans la partie occidentale de la terrasse et leurs fonctions : l’édifice monumental en calcaire à l’extrémité occidentale de la terrasse serait un synedrion de l’amphictionie reconstruit à l’instigation de Philippe II de Macédoine et la tholos en marbre qui le jouxte l’équivalent, en plus somptueux, du Philippeion d’Olympie, monument à la gloire de la famille royale macédonienne.

Le projet concerne également la restauration des monuments et la maîtrise des risques en rapport avec la déformation tectonique de la terrasse de Marmaria, qui a eu des conséquences sur son occupation depuis l’Antiquité.

Pour en savoir plus

  • S. Huber, A. Jacquemin, D. Laroche, « Athena, a gateway to Delphi », dans K. Sporn, A. Farnoux, E. Laufer (éds), Ancient Phokis. New approaches to its history, archaeology and topography, International conference, DAI Athens 30 March-1 April 2017, Athenaia 13, Études méditerranéennes 4, Athènes : Deutsches Archäologisches Institut – École française d’Athènes : Reichert Verlag, 2024, p. 133-145.
     
  • S. Huber, D. Laroche, M. Bublot, A. Jacquemin, « Delphes : les vestiges sur la terrasse de Marmaria (2017‑2021) » [notice archéologique], Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger [En ligne], Grèce, mis en ligne le 13 avril 2022. URL : journals.openedition.org/baefe/5278
     
  • A. Jacquemin, D. Laroche, S. Huber, M. Bublot, « Marmariá, L’hestiatorion, le synédrion et le Philippéion », Bulletin de correspondance hellénique 145 (2021), p. 87-113